Dès ta plus tendre enfance je t'ai appris à obéir, via tes parents et l'école. Puis j'ai tué petit à petit ton esprit créatif, ton esprit d'initiative, il ne faut surtout que tu réfléchisses trop. Je t'ai montré ce qui était bien, ce qui était mal, je t'ai donné une visions manichéiste du monde. Grâce aux yeux que dont je t'ai doté et à mes sbires télévisuel, je t'ai appris la peur de l'étranger, la peur de l'inconnu. Je t'ai montré que l'américain, est gentil, toujours; que le policier est gentil, toujours; et que les vilaines racailles, sont de dangeureux délinquants, toujours. T'avais six piges et déjà la vision que je voulais que tu aies du monde.
Puis tu as grandi, et l'émulation avec tes petits camarades t'as appris à m'engraisser, il t'as fallu les dernières Nike, tu es allé bouffer au Mc Do, tu as harceler tes parents pour la dernière console, je t'ai appris à voir la vie comme je le voulais, consommer, toujours plus. Toujours écouter les ordres, toujours. Déjà à douze piges tu savais fermer les yeux quand tu voyais un pauvre, un déchet mendier dans la rue, tu étais entrain de devenir un de mes disciples, ton coeur se glaçait.
Pour t'achever, tu as encore grandi, tu es arrivé au lycée, et là j'ai continué, je t'ai appris à considérer ceux qui n'était pas de ton "groupe" comme des moins que rien, ces hippies ? Fuis les ! Ces racailles ? Fuis les ! Tu m'a écoutés et t'es donc renfermé autour de tes "amis", tu ne voyais déjà plus le pauvre crever dans la rue à douze piges, désormais tu railles le camarades en manque de nicotine, et si tu en as besoin pour monter, tu prends appui sur les autres.
Puis tu as succombé au charme d'une fille ... sa s'est mal passé, je t'ai appris à voir l'amour comme une faiblesse. Je t'ai appris qu'ici, le plus important c'est toi, les autres ne sont rien. Je t'ai enseigné, que laisser ses sentiments prendre le dessus, est une faiblesse, les larmes sont une faiblesse, la fraternité est une faiblesse, laisses les crever, avances ! Tes senti(-)ment(ent) !
Mais, va savoir pourquoi un jour ton cerveau à bugué ! Tu t'es mis à réfléchir, chercher, penser. Tu ne croyais plus ce que je te disais au 20H, tu t'es mis à comprendre, pas mal de chose, trop de chose. Tu étais de toute les luttes, tout les combats, tu as appris à ne plus croire à moi, tu as de nouveau cru dans les personnes, tu étais redevenu un minimum humaniste. Tu as eu dix huit ans, tu as voté.
Et tu as continuer à comprendre, tu pensais que la démocratie était réelle que j'écoutais chaque pleurs, chaque doléance, que tout le monde avait le droit de s'exprimer. Mais tu as de nouveau déchanter, les syndicats et les partis ne constituaient qu'un opium que je mettais à ta disposition pour te faire rester dans le rang, vous pensiez me combattre, mais vous m'aidiez. Tu l'as compris, et tu es allé plus loin, désobéissance civile que vous appellez ça, tu t'es mit à tagger des slogans d'artistes dont je ne controle pas les lyrics, Arkana, Assassin, tu es allé plus loin, tu as regardé des films comme La Haine, tu es rentré dans la contre-culture, tu étais hors de mon contrôle mais désormais plus personne ne t'écoutais et un jour alors que tu te baladais avec même pas trois grammes d'afghan, un contrôle a mal tourné, tu t'es pris une balle, tu es mort comme un chien parce que tu m'avais désobéis, tu avais vingt et un an.
Sur ta tombe on laissa un message : "Et n'oubliez pas, que l'Etat Assassine" et moi Babylone, ayant tout les droits, j'ai transformé ton histoire pour faire haïr aux autres non pas cette France d'en bas, mais cette Sous-France.